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« Au cœur de la création, l’émotion » par Claire Barbotine

Troisième post de Mai ! Rubrique « Heart'Istic * » (catégorie « Ame * »), par Claire Barbotine, l'une des 3 Mira'Belles Spiritu'Elles * ! Cet article est illustré par la vidéo « I Need love * », que vous pouvez (re)découvrir en cliquant sur le titre. Ptite précision à ce propos : un clic sur chaque mot apparaissant en caractères rose clair et suivi d’un * est un lien qui vous amène vers un autre site, une autre page du site ou encore vers un document à télécharger !!


« Au cœur de la création, l’émotion »


Jung disait que l'une des forces négatives les plus nocives sur le plan psychologique était une puissance créatrice inutilisée. Si quelqu'un a un don créateur et n'en fait rien, cette énergie psychique se transforme en pur poison

Ainsi parle Marie-Louise Von Franz, psychologue suisse, élève de Carl Gustav Jung, ayant fait partie des fondateurs historiques de la psychologie analytique.


Poussons un ptit peu l’analyse justement.


Si l’on regarde autour de soi de nos jours, que voit-on ?

Des incitations à la consommation. A la sur-con-sommation même ! Et que dire de ces slogans mettant en avant toutes les manières d’apprendre à « mieux consommer »… Ah oui ? C’est quoi « mieux consommer » ? Faire ses courses avec son comparateur de prix dans une main, en poussant de l’autre son caddie et en le remplissant de tout un tas de produits sans cesse différents ? Pourquoi ? Pour se sentir rassuré ? Pour être ainsi comblé ? Le comble de l’ab-surdité… On devient sourd à ses désirs avec ce grand étalage-gavage qui fait des ravages, ça c’est sûr !!


Et oui, quelle place cette frénésie de consommation, qui serait à voir comme un refoulement de la mort, laisse-t-elle au désir ?


Que devient le manque dans l’histoire ? Parce que c’est essentiel de ressentir le manque. D’avoir envie. Pour se sentir en vie. Acteur de sa vie et non consommateur de produits.


Un vrai désir de vie serait plutôt d’aller chercher du côté de la création.

Créer, devenir créateur, de sa vie comme de ses envies, c'est choisir ses propres moyens pour compenser le vide.


Comment alors passer de la substitution - qu'est la consommation - à la création ?

Comment franchir le pas ?


Ecoutons ce que nous dit Henry Miller :

Nous participons tous de la création : nous sommes tous rois, poètes, musiciens ; il n’est que de nous ouvrir comme des lotus pour découvrir ce qui était en nous


Rois, poètes, musiciens… Ecrivains, plasticiens, sculpteurs, peintres…

Tous créateurs !!! Nous avons tous un hémisphère droit après tout !!

(voir au sujet des 2 hémisphères du cerveau l’article d’Anna Khronic : « Du champ du signe au chant du cygne * »).

Alors, comment trouver le chemin qui mène au cœur de la création ?

Comparons avec l’acquisition du langage par l'enfant et l’aphasie, qui est perte du langage. L'aphasique déconstruit ce que l'enfant construit.


De même le créateur par rapport au consommateur.

Le créateur vit dans l’alternance, dans la passion, dans l'effusion.

Le consommateur est dans la constance, il a le ventre toujours plein, il est éternellement rassasié. Il survit dans l'empathie, voire dans l'a-pathie.

Etre privé de pathos, c'est un peu dommage, non ?


Aller vers ses émotions pour trouver ses propres clés.

Faire des collages avec des bouts d’images, des bouts de soi, des souvenirs, des sensations, des émotions… Autocréation de l'homme. Citation d'Alexi Cornelli :

L'homme est obligé de se refaire, mais il ne peut pas se refaire sans douleurs, car il est le marbre et le sculpteur...


Et l'homme est habité de forces contraires. Il doit apprendre à les harmoniser plutôt qu'à les dissocier. Le siège de la raison, qui ne doit pas dominer, c'est la tête, l'esprit. L'émotion est quant à elle constituée d'éléments qui forment un chaos pouvant être identifié par la raison.


Où siège l'émotion ? Dans le cœur ? Dans le corps ? Où est l'âme ?

Notre époque valorise le faire aux dépends de l'être. Activisme pour satisfaire le besoin de reconnaissance. Moyen défensif idéal pour fuir la souffrance. Souffrir, pâtir, pathos...


Athos, Porthos & Aramis… Là je pense aux 3 mousquetaires !

Et des 3 Mousquetaires j’en viens aux 3 Muses.

Ah, ces Muses insufflant à perpétuité le talent et le génie qui font l’artiste…

Des Muses au nombre de 3 : la Mémoire, la Pratique et le Chant, ou bien de 9 ?


9 Muses dénommées : Melpomène, Érato, Terpsichore, Clio, Calliope, Thalie, Polymnie, Euterpe, Uranie.


9 comme les Mira’Belles : Anna Khronic, Océane Myosotis, Holly Moon, Ambre Hellemes, Tessy Bell, Claire Barbotine (c’est moi !), Jeanne Sorensen, Estella Beausoleil, Jade Meyreuil ! (voir au sujet des Muses et des Mira’Belles l’article de Jade Meyreuil : « Quand les Mira’Belles s’amusent à incarner les 9 Muses * »).


Des Muses ou des musées ? Doit-on créer ou conserver ?

C’est là que me revient cette phrase extraite d’un article que j’ai lu, dans une autre vie ! « Détruire, c’est créer ». Je préfère dire : découper et puis coller. Pour moi c’est ça créer. Autre façon de rouler son rocher jusqu’au sommet de la montagne. Tel Sisyphe pris dans le cercle infernal de la quête permanente.


Les dieux avaient condamné Sisyphe à rouler sans cesse un rocher jusqu'au sommet d'une montagne d'où la pierre retombait par son propre poids. Ils avaient pensé avec quelque raison qu'il n'est pas de punition plus terrible que le travail inutile et sans espoir... Sisyphe est le héros absurde. Il l'est autant par ses passions que par son tourment. Son mépris des dieux, sa haine de la mort et sa passion pour la vie, lui ont valu ce supplice indicible où tout l'être s'emploie à ne rien achever. C'est le prix qu'il faut payer pour les passions de cette terre…

Albert Camus, Le mythe de Sisyphe


Et pourtant ! Sisyphe met la mort hors d’état de nuire. Thanatos, Dieu de la Mort, mis K.O.

Et qu’en est-il de son frère jumeau Hypnos, le sommeil ?


Toute démarche créatrice, parce qu’imaginaire, est-elle vouée au leurre ? Est-il vain de continuer cette quête sans fin ? Disons, avec Camus, que si le mythe de Sisyphe est tragique :

… c'est que son héros est conscient. Où serait en effet sa peine, si à chaque pas l'espoir de réussir le soutenait ? Toute la joie silencieuse de Sisyphe est là. Son destin lui appartient. Son rocher est sa chose... Il n'y a pas de soleil sans ombre, et il faut connaître la nuit… Je laisse Sisyphe au bas de la montagne ! On retrouve toujours son fardeau... La lutte elle-même vers les sommets suffit à remplir un cœur d'homme.


Alors, oui, pour faire taire l'angoisse du temps qui passe, remonter encore et encore le rocher - ou : découper encore et encore et puis coller ! - finit par devenir un moyen comme un autre de faire face. Faire face, yeux dans les yeux, au désir, à jamais inassouvi, c'est un fait, mais qui dans une certaine mesure peut se réapproprier.


Circularité d'un phénomène qui est lutte sans fin, tel le poète Maurice Barrès (dans « Mystère en pleine lumière »), l'on pourrait se dire :

J’essaie de saisir l'insaisissable, par ses deux ailes, ne laissât-il entre mes poings déçus qu'un vain nuage de plumes légères. C'est la lutte avec l'Ange, d'où l'on ne peut sortir que vaincu, mais d'une défaite qui a sa couronne…


Ou alors comme cet aborigène :

Il y a quelque chose, là, dedans. On ne sait pas très bien quoi. Quelque chose. Comme un moteur, comme une puissance. Beaucoup de puissance. Ça travaille dur, ça pousse. Regarde mon gars, ton rêve est là. C’est une grande chose, ne le lâche jamais. Tous les rêves viennent de là…


Tout vient de là. Du cœur.

Créer en suivant les élans du cœur…

Créer pour réveiller l’artiste qui sommeille en chacun de nous.

Comment l’éveiller ? Et surtout pourquoi ?

Pour partager une vision du monde, des sensations, des émotions…

Pour offrir et pour s’offrir un moment de récréation nous rappelant l’enfant qui est (encore !!) en nous.


Aller au cœur de la création serait alors retrouver, ou même trouver, notre âme d’enfant…

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